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Le Sapin de Noël
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Histoire
Christianisation d'une fête païenne :
Le sapin de Noël, tradition païenne, christianisée par l’Eglise pendant le Moyen-Âge et généralisée à la fin du XVIIIe siècle, est associé aux cadeaux de Noël.
L'arbre, symbole du renouveau de la vie est un thème traditionnel païen que l’on retrouve dans le monde antique et médiéval avant d’être assimilé par le christianisme. Le sapin et l'épicéa, conifères à feuilles persistantes, rappellent ce symbole de la renaissance lors du solstice d'hiver
Ce culte des arbres, courant dans l'Europe païenne était l’objet d’un rite pendant les fêtes du solstice d'hiver : un arbre, symbole de vie, était décoré avec des fruits, des fleurs, du blé.
Après la conversion au christianisme, ce culte a survécu dans les coutumes scandinaves : lors des fêtes d'hiver de Yule, la tradition persiste et l’on décore la maison avec des conifères auxquels sont fixés des torches et des rubans de couleur pour chasser les mauvais esprits.
Une légende du VIIIème siècle est celle du chêne de Thor : à la fin du VIIe siècle un moine évangélisateur allemand, Saint Boniface , voulait convaincre les druides des environs de Geismar, que le chêne n'était pas un arbre sacré. Il en fit donc abattre un. "En tombant, l'arbre écrasa tout ce qui se trouvait sur son passage à l'exception d'un jeune sapin".
On retrouve cette influence chrétienne au Moyen Âge dans les mystères qui ont notamment pour décor un arbre de Noël (symbolisant l'arbre du paradis) orné de pommes rouges (représentant le fruit défendu), d'oublies (représentant les hosties de l'Eucharistie) et au sommet l'Étoile de Bethléem.
Après la Réforme protestante, cet arbre du paradis sera installé dans les foyers des familles bourgeoises protestantes, les familles catholiques se différenciant avec la crèche de Noël.
Nous installons cette crèche chaque année avec des variantes dans la décoration et des nouveaux santons
Les santons sont achetés bruts et ensuite peints à la main suivant mes goûts et... mon temps
Cette tradition protestante scandinave et germanique va se répandre surtout au XVIIIème siècle, dans les villes et les campagne ; en 1521, pour la première fois en France, il est fait mention de cette tradition à Sélestat, dans un livre de comptes de la ville conservé à la Bibliothèque Humaniste ; Il y est noté la dépense de 4 shillings pour payer des gardes forestiers chargés de surveiller les arbres dans les forêts municipales... et d’une amende infligée à quiconque sera pris en train de couper un sapin de Noël !
Cette tradition se limite toutefois à l'Alsace protestante où, à partir du XVIIème siècle, on utilise le sapin entier en décor. Les Alsaciens vont apporter la coutume du sapin de Noël en s’expatriant après la guerre de 1870 et on disait « Là où il y a une famille alsacienne, il y a un sapin de Noël ». A la fin du siècle, elle est généralisée dans tout le pays.
Dès le XVIIIe siècle, les princesses allemandes vont également faire connaître cette tradition à la Russie orthodoxe comme des colons allemands l’exportent en Amérique du Nord un siècle avant. L’arbre de Noël sera aussi progressivement adopté par la noblesse européenne comme à la Cour de Vienne et à celle de France en 1837.
L'arbre de Noël arrive en Grande Bretagne dans les années 1840. La jeune reine Victoria et son époux le prince consort Albert, né Saxe-Cobourg-Gotha, la font apprécier dans tout le pays et mettent l'arbre de Noël allemand avec ses lumières brillantes au centre de la fête familiale au château de Windsor.
Dans le cadre de la tradition chrétienne, l'arbre de Noël ne doit pas être érigé avant le 24 décembre et doit être enlevé douze nuits après, pour l'Épiphanie.
Décoration et accessoires
L’étoile au sommet du sapin, rappelle pour les chrétiens l'étoile de Bethléem qui guida les rois mages vers le lieu de naissance de l'enfant Jésus ; traditionnellement c'est l'enfant le plus jeune de la famille qui installe l'étoile sur le sapin.
Les guirlandes : elles sont simples ou lumineuses (clignotantes ou non, colorées ou blanches) ;
Les boules de Noël : brillantes et de différentes couleurs ;
D'autres suspensions diverses ayant un rapport avec Noël, notamment des angelots, des Pères Noël, des miniatures d'objets en bois, des serpentins multicolore et même des bougies allumées ;
Des « cheveux d'anges », longs fils blancs très fins ;
Des « glaçons », en verre auparavant et maintenant en plastique ;
De la neige artificielle ;
Les cadeaux de Noël ne sont pas partie de la décoration mais sont placés au pied du sapin la veille de Noël ;
La crèche de Noël qui peut être à côté ou au pied du sapin n’en est pas un accessoire car sa signification est exclusivement religieuse contrairement aux origines du sapin.
Aux XVII et XVIIIe siècle on voit les premiers sapins illuminés. La cire étant coûteuse, on utilisait des coquilles de noix remplies d'huile avec une petite mèche flottant à la surface ou des chandelles souples nouées autour des branches.
L'Allemagne et les pays d'Europe de l'est sont au coeur de la fabrication des ornements d'art jusque dans les années 1950.
Les artisans travaillaient de nombreux matériaux comme le verre soufflé, filé, moulé, le métal, la cire et le bois. On trouvait également des petits personnages en coton, des cheveux d'anges métalliques (origine lyonnaise).
La légende des guirlandes du sapin de Noël
La légende raconte qu'il y a très longtemps en Allemagne, une maman en prévision de la fête, préparait les décorations de Noël, dressait l'arbre et avait nettoyés sa maison et chassé les araignées.
Le soir, le calme et la tranquillité revenus, les araignées revinrent et découvrant le sapin, elles en entreprirent aussitôt l'assaut, recouvrant l’arbre de leurs toiles.
Le Père Noël en arrivant pour sa distribution de cadeaux, fut ravi de découvrir les araignées heureuses et satisfaites de leur travail de décoration du sapin, mais il ne put s'empêcher de penser à la tristesse de la mère en voyant son arbre couvert de toiles.
Aussi pour satisfaire tout le monde, le Père Noël transforma la décoration de fils grisâtres en fils d'or et d'argent. L'arbre de Noël se mit alors à scintiller et à briller de tous ses feux !
C'est pour cette raison que depuis, les belles guirlandes scintillantes sont indissociables de la décoration du sapin de Noël.
La petite histoire des Boules de Noël de Meisenthal
La boule de Noël en verre soufflé qui décore les sapins a été créée à Meisenthal en Moselle.
Selon la légende, la nature fut avare l’année 1858. Une grande sécheresse priva les Vosges du Nord de fruits : plus de pommes, plus de noix pour donner une belle parure au sapin de Noël.
Un souffleur de verre de Goetzenbruck eut l’idée pour compenser cette injustice de souffler quelques boules en verre. La boule de Noël était née.
A partir de ce jour, ces décorations inattendues se sont propagées avec succès bien au-delà de l’Alsace. Légende ou pas, c’est ainsi que les verriers de Meisenthal furent à l’origine de l’industrie de ce décor de Noël.
En 1964, la verrerie de Goetzenbruck mettait un terme à la fabrication industrielle des boules de Noël argentées. Depuis 1998 le Centre International d'Art Verrier (CIAV) de Meisenthal, a ressuscité, revisité cette tradition et produit à nouveau des Boules de Noël en Verre, selon les rituels ancestraux.
Quel sapin de Noël dans les pays chauds ?
Dans l'hémisphère sud, Noël ne tombe pas pendant la période hivernale et froide, mais en été et l'arbre de Noël est quelque peu différent.
En Nouvelle-Calédonie, on utilise parfois de petits pins colonaires et parfois, la cime d'un pin adulte en guise de sapin de noël. Cette solution n'est pas toujours des plus appropriées, sachant que les branches sont souvent très espacées et que les aiguilles tombent rapidement, mais elle permet toutefois, de disposer d'un véritable arbre dans une région où il n'existe aucune variété de sapins.
En Nouvelle-Zélande, c'est le pohutukawa, dont les fleurs rouges éclosent lors des fêtes de fin d'année.
L’économie du sapin de Noël
Le sapin étant devenu un objet de grande consommation pour le mois de décembre, des plantations uniquement destinées à fournir la demande sont réalisées afin de limiter les coupes dans les bois. L’épicéa commun moins cher, à croissance plus rapide, mais ayant le défaut de garder ses aiguilles moins longtemps, est peut à peu remplacé par le sapin de Nordmann en constante progression sur le marché.
En Belgique, la production est presque exclusivement issue des forêts ardennaises wallonnes.
En un demi-siècle, elle a été quadruplée pour atteindre 4 millions d’arbres. Quatre arbres de Noël sur cinq partent pour l’exportation, essentiellement dans les pays voisins et en Italie. Un sapin ardennais parcourt, en moyenne, un millier de kilomètres.
Au Canada, 2381 fermes ont cultivé des arbres de Noël en 2011, soit près de 1,6 million d’arbres destinés à l'exportation notamment vers les États-Unis.
Le Danemark est le plus important exportateur au monde de sapins de Noël. Les 4 000 exploitants forestiers danois exportent 10 millions d'arbres, à 95 % des sapins Nordmann. Ce commerce rapporte annuellement près de 150 millions d’euros.
La coupe commence le 15 novembre et dure quatre semaines dans d'énormes plantations. Chaque bûcheron coupe jusqu'à mille sapins de Noël par jour et est payé trente centimes d'euro par arbre coupé. Il faut entre six et huit ans pour qu'un nordmann soit à la taille d'un sapin de Noël
Le quart des sapins produit en France viennent du Morvan en Bourgogne, première région productrice. On distingue principalement deux espèces :
l'épicéa, à l'odeur agréable mais dont les aiguilles tombent en deux semaines ;
le sapin de Nordmann, à l'odeur agréable aussi mais dont les aiguilles tiennent près de deux mois. De surcroît, il supporte bien les boules de Noël qui peuvent parfois peser très lourd. Il est le plus acheté aujourd'hui et tend à monopoliser le marché du sapin de Noël en France. En Corse, c'est l'arbousier qui prend place dans les foyers et que l’on décore de la même façon que le sapin traditionnel sur le continent.
Environnement
Arbres naturels
Le sapin de Noël naturel est un choix écologique mais également un choix éthique puisqu'il génère des emplois locaux, soutenant l'économie locale, étant cultivé localement. Une étude portant sur l'analyse du cycle de vie des sapins de Noël révèle qu'un arbre de Noël artificiel devra être utilisé pendant au moins 20 ans afin d'avoir aussi peu d'impact sur l'environnement que le sapin de Noël naturel. L'étude révèle également qu'un arbre de Noël naturel génère environ 3 kg de gaz à effet de serre tandis qu'un arbre artificiel en émet environ 8 kg par année .
Mais la production intensive des sapins naturels destinés aux fêtes, est assez critiqué : en effet, bien qu’ils ne contribuent pas à la déforestation, puisqu'ils sont essentiellement cultivés dans des plantations spécialement aménagées, l’écosystème de ces zones est perturbé par cette monoculture qui réduit la diversité biologique. Pour produire une belle couronne (branches du bas) il faut que la plantation soit bien propre et donc utiliser certains désherbants pouvant être préjudiciable.
Arbres artificiels
L'usage de sapin artificiel est une alternative à celle du sapin naturel mais l'image auprès du public d'un sapin en plastique est moins bonne que celle d'un sapin naturel ; c'est pourtant pour les citadins, le moyen le plus économique (à long terme), le moins salissant et le plus pratique. De plus, la variété des tailles permet de choisir le sapin que l’on souhaite ; mais bien qu'il soit réutilisable, l’impact écologique du sapin artificiel est beaucoup plus important que celui du sapin naturel.
Les premiers sapins artificiels sont apparus en Allemagne au XIXème siècle ; de petite taille, ils étaient faits avec des plumes d'oie teintées en vert
Dans les années 1930, une société américaine commence à produire des arbres avec des poils d'animaux eux aussi teintés en vert, puis, à la fin des années 1950, des entreprises développent des arbres en aluminium non teinté, qui seront très populaires jusqu'au milieu des années 1960.
Les sapins artificiels actuels sont principalement fabriqués en PVC et sont majoritairement importés de Chine. En 2011, les deux tiers des sapins de Noël artificiels vendus dans le monde entier auraient été fabriqués dans le sud de la Chine.
Sources :
http://www.lorraineaucoeur.com
http://noel.tourisme-alsace.com
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